Sixteen venait de finir ses heures de cours de la matinée. La dernière heure lui avait parut interminable - en même temps, une heure de mathématiques parait toujours très longue vous me direz - au point qu'elle avait fini par dessiner sur sa feuille en décrochant totalement de ce que le professeur pouvait raconter. Finalement, la sonnerie marqua la délivrance de Sixteen. Elle s'empressa de rassembler ses affaires et sortie de la classe sans demander son reste. Elle n'avait pas très faim pour l'instant, elle décida donc de passer d'abord à son casier puis y déposer ses affaires dont elle n'avait plus besoin, puis elle alla aux toilettes. L'après-midi risquait de passer plus rapidement, étant donné qu'elle allait retrouver les membres du glee club.
Sixteen poussa la porte des toilettes et entra à l'intérieur. Les toilettes étaient vides, ou presque. Appuyée contre le mur du fond, son portable en main, et la tête baissée, se tenait Beth. Il y a quelques semaines à peine, Six' aurait poussé un soupire à la vue de la brune, et elle serait partie. Mais entre temps, elle avait apprit certaines choses, et même si la relation qu'elles entretenaient n'était pas des meilleures, elle ne pouvait plus se montrer désagréable envers elle. Elle n'arrivait plus, elle se sentait obligée d'être gentille, même si le sentiment n'était pas toujours partagé. Elle savait ce que pouvait ressentir Beth. Elle avait été dans la même situation il y a quelques années. Oui parce que tout comme sa mère auparavant, la mère de Beth était atteinte d'un cancer. Certes Sixteen n'avait jamais su que sa mère était malade avant qu'elle ne meurt, parce que son père avait préféré la protéger, mais elle savait quand même ce que c'était, et elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour la cheerleader. Elle s'était même dit que toute cette méchanceté venait peut-être de là. On évacue la tristesse comme on peut après tout.. Enfin, la méchanceté ne venait pas que de là, bien sûr. Sixteen soupçonnait Beth de se laisser influencer par l'opinion que Faith avait d'elle. Après tout, la cheerleader blonde ne l'aimait pas beaucoup. Avant que son frère ne lui ait avoué la situation de Beth, jamais Six' ne s'était souciée de tout ça. Aujourd'hui elle voyait les choses d'une nouvelle façon.
Néanmoins, dans cette situation, elle ne savait pas quoi faire. Engager la conversation ? D'accord, mais pour lui dire quoi ? « Salut Beth. » C'était juste un début.

Beth leva la tête et regarda Sixteen. Elle ne savait pas exactement où elles en étaient. Enfin, depuis que Six' savait et s'était adoucie, Beth avait fait de même. Du moins, elle ne lui lançait plus des regards noirs dans les couloirs et ne l'insultait plus non plus. C'était déjà un grand pas. Mais de là à dire qu'elles étaient devenues de grandes amies, pas vraiment. « Salut. Qu’est-ce que tu veux ? » Ca, c'était entrer dans le vif du sujet. Mais à vrai dire, Sixteen ne savait pas ce qu'elle voulait. Elle essayait juste d'apaiser leurs relations en lui parlant. Elle tournait un peu en rond, parce qu'elle se sentait un peu seule à faire des efforts parfois. Beth n'avait peut-être pas envie d'en faire, mais Sixteen ne pouvait se résoudre à la laisser. Oui parce qu'elle aurait pu ne rien faire après tout. Mais elle avait vraiment envie de montrer à la cheerleader qu'elle était là pour elle, si besoin. Même si les choses n'avaient pas toujours été facile. Elle voulait faire une trêve, dirons nous.
Sixteen laissa tomber son sac par terre et alla s'appuyer contre le mur en face de celui où Beth se trouvait. Elle l'observait en silence, tout en cherchant quoi lui répondre. Six' avait toujours fait preuve de patience, envers tout le monde. Et même quand on la repoussait, ça ne la démoralisait pas. Elle haussa finalement les épaules. « Rien de bien spécial. On peut parler, non ? Enfin si je te dérange je peux partir, c'est pas grave. » Sixteen regardait toujours Beth. Elle avait le pressentiment que la cheerleader ne la rejetterait pas. Et puis si c'était le cas, et bien elle s'en irait. Elle n'était pas comme ça, à insister alors que ça n'était pas le moment. Elle irait tenter quelque chose un autre jour.

Beth n'a pas toujours était la plus gentille avec Sixteen, bien au contraire, elle se comportait comme une salope prête à tout pour la faire regretter d'être venue au monde. Oui, elle ne la connaissait pas, elle avait juste une opinion déjà toute fraîche grâce à Faith. Peut-être était-ce débile de se laisser embobiner par sa meilleure amie mais pourtant ce n'est pas toujours comme ça, juste pour les personnes à fréquentées, ça l'est. Ses amis ont de la chance parce qu’avec eux elle se montre gentille et même parfois douce. Peut-être qu’on fond Beth est quelqu’un de gentil ? Oui, bon je vous accorde le droit de douter parce qu’elle n’est pas gentille ni mignonne ni discrète, loin de là quand elle déteste comme ça.
Mais Sixteen a eu le droit au bénéfice du doute, depuis qu’elle s’était adoucie avec la cheerleader, celle-ci se montrait moins méchante, bien entendue elle restait toujours méfiante, c’était dans sa nature, mais elle ne pouvait plus être aussi garce qu’avant. « Non non c’est bon tu peux rester. » Et Beth eut un déclic, si Sixteen s’était adoucie c’était bien évidement parce qu’elle avait apprit pour le cancer de sa mère, et ce devait être Niels qui avait vendu la mèche. Evidement ! C’était logique, peu de personnes étaient au courant, enfin bon la liste s’allongeait, mais Faith n’aurait pas balancé alors ça ne pouvait être que Niels. « Hum… tu peux être franche avec moi ? T’es gentille avec moi que parce que ton frère a vendu la mèche et que t’as pitié ou pour autre chose ? » La franchise, l’un des traits de caractère le plus présent chez Beth, elle n’est pas du genre à passer par quatre chemins pour balancer ce qu’elle a sur le cœur, a part quand sa la concerne elle. Son portable qui était toujours dans sa main ne lui servait plus à rien alors elle le rangea dans sa poche, en fait c’était juste pour s’occuper les mains quelques secondes pour laisser à Sixteen le temps de parler.

Sixteen gardait les yeux posés sur Beth. Elle avait toujours eu cette habitude d'observer les gens. Même quand ils la voyaient. Elle ne se sentait pas mal à l'aise ou quoi que ce soit. Mais les gens, eux, se sentaientt parfois mal à l'aise devant ça. Mais Sixt' savait quand s'arrêter. Mais c'était une vieille habitude, elle regardait toujours les gens quand elle leur parlait. C'était comme ça, et pas autrement. « Non non c’est bon tu peux rester. » Sixteen hocha la tête et fini par détourner le regard. Elle s'attendait à ce genre de réaction de la part de Beth. Tant mieux, c'était déjà un pas. Elles arrivaient à rester dans la même pièce sans se lancer des insultes à la figure. C'était un grand pas dans leur relation. Sixteen n'avait jamais été le genre de personne qui est méchante gratuitement. En général elle se contentait d'ignorer les personnes qu'elle ne supportait pas. Mais bien sûr, elle se défendait quand on la provoquait, elle n'était pas du genre à totalement s’aplatir. Mais elle n'insultait pas les gens sans raisons. Ca ne faisait pas parti de son caractère. « Hum.. tu peux être franche avec moi ? T’es gentille avec moi que parce que ton frère a vendu la mèche et que t’as pitié ou pour autre chose ? » Allons y, entrons dans le vif du sujet. Sixt' avait l'intention de se montrer sincère envers Beth. Réellement, après qu'elle la croit ou non, ça n'était plus son problème. « Mon frère m'a dit pour ta situation. Mais c'est pas de la pitié. Parce que j'ai été à ta place avant ça, et même si j'étais petite, c'était pas de la pitié que je voulais venant des gens, mais du soutien. Et je pense que t'as déjà assez de soucis pour ne pas avoir à te soucier de m'insulter à chaque fois que tu me vois. Et je veux que tu saches que si jamais tu veux parler de ça, je suis là. Après si tu préfères m'insulter, comme tu veux. C'est plus mon problème. » Sixteen était passée par tout ça avant Beth. Et la pitié n'aidait en rien dans ce genre de situation. Parce que ce n'est pas de la pitié qu'on veut. La pitié, c'est pour les faibles. Et on a pas besoin de se sentir faible dans ces moments là. On veut juste savoir qu'on peut compter sur des personnes, si jamais on en a besoin. Sixt' savait aussi qu'elle n'était certainement pas la première personne à qui Beth aurait envie de se confier, mais tant pis.

« Mon frère m'a dit pour ta situation. Mais c'est pas de la pitié. Parce que j'ai été à ta place avant ça, et même si j'étais petite, c'était pas de la pitié que je voulais venant des gens, mais du soutien. Et je pense que t'as déjà assez de soucis pour ne pas avoir à te soucier de m'insulter à chaque fois que tu me vois. Et je veux que tu saches que si jamais tu veux parler de ça, je suis là. Après si tu préfères m'insulter, comme tu veux. C'est plus mon problème. » Beth fut légèrement surprise de l'entendre parler avec autant de naturel, oui, elle ne lui avait jamais vraiment parler, elle l'ignorait complètement avant, mais finalement elle était contente de l'entendre dire ça. Mais même si elle lui avait dis qu'elle avait pitié, peu lui aurait importer, elle sait finalement qu'elle peut compter sur Sixteen, bien entendu ce n'est pas la première personne à qui elle irait se confier, mais c'était déjà bien de pouvoir compter sur elle. « Merci. » Ce n'était qu'un simple mot, mais de la part de Beth, il voulait tout dire. La jeune fille avait une autre question à poser à Sixteen, mais cette fois ci une question vraiment plus délicate, quelque chose dont elle ne voudrait peut-être pas parler. « Dis-moi, je comprendrais parfaitement que tu n'es pas envi d'en parler étant donner que c'est délicat mais j'aurais une question à te poser... » La cheerleader leva la tête en attendant une réponse de sa part puis poursuivit : « Ta mère... Elle a... Elle est restée combien de temps avec sa maladie ? » En traduction, cela voulait dire : « Elle a survécu combien de temps ? » mais, quand même Beth préférait faire dans la subtilité. C’était peut-être lâche de sa part de ne pas prononcer le mot cancer, mais elle ne pouvait pas, c’était dur pour elle. Mais ça, elle ne l’avouerait jamais et surtout pas devant Sixteen.

« Merci. » Sixteen regardait toujours Beth. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand elle entendit cette dernière la remercier. Il ne lui en fallait pas plus, elle n'avait pas besoin de long discours venant de sa part. Elle savait désormais que son message était passé auprès de la cheerleader. « Dis-moi, je comprendrais parfaitement que tu n'es pas envi d'en parler étant donner que c'est délicat mais j'aurais une question à te poser.. » Sixt' hocha la tête pour encourager Beth à continuer. « Je t'écoute. » Beth regarda un instant Sixteen. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que la cheerleader était vraiment très jolie. « Ta mère.. Elle a.. Elle est restée combien de temps avec sa maladie ? » Effectivement, ça n'était pas une question très facile. Sixt' n'avait jamais été au courant de la maladie de sa mère, avant qu'on lui apprenne que cette dernière était à l'hôpital, mourante. Là encore elle ignorait les raisons qui poussaient sa mère à être aussi mal. On lui avait expliquer les choses seulement quand sa mère les avait quitté. Mais on lui avait dit que sa mère avait été très courageuse, et qu'elle s'était battue pendant un an contre la maladie. Que durant cette dernière année, elle avait toujours essayé d'être le plus présente possible pour ses enfants, et de vivre des choses avec eux qu'elle n'aurait plus l'occasion de vivre. Rien qu'à cette pensée, Sixteen avait envie de pleurer. Mais elle ne pouvait pas se permettre de se laisser aller dans les toilettes de Mckinley, face à Beth qui attendait une réponse venant de sa part. « Ma.. ma mère a survécu un an. Mais on lui a diagnostiqué son cancer très tard.. » Sixteen ne savait pas ce qu'il en était pour la mère de Beth, mais elle espérait sincèrement que cette dernière en aurait pour plus longtemps que sa propre mère...

Sixteen accepta d'écouter la requête de Beth, celle-ci en était rassurée, mais ne fut pas surprise d'entendre une réponse plus qu'hésitante de la par de la petite brune. Après tout parler de ça ce n'est pas facile, et la cheerleader en a parfaitement conscience. « Ma.. ma mère a survécu un an. Mais on lui a diagnostiqué son cancer très tard.. » Beth baissa la tête, cela faisait quelque mois que les médecins avaient diagnostiqué la maladie de sa mère, elle avait était prise très tôt mais la chimio la fatiguait énormément, et il n'y avait pas beaucoup de chances pour qu'elle survive. Bien sur, sa mère était forte, mais pas autant qu'elle ou que son mari, car cette force, Beth l'avait hérité de son père qui ne s'était jamais laissé abattre. Quoique dans ces conditions, la jeune fille se laisse complètement allé, ne croyant pas tout ce que les médecins disent, voyant le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. « Merci de me l’avoir dit… » Elle vit l’air triste de Sixteen ce qui la désola, après tout c’était de sa faute, elle avait lancé le sujet, à elle de la réconforter. Alors la brune s’approcha de Sixteen doucement, pas vraiment sure de ce qu’elle allait faire, pourtant elle lui posa une main sur son épaule. « Je suis vraiment désolée, enfin non, je sais pas trop comment exprimés ça mais je pense que tu m’as compris. » Elle était plus que désolée, elle n’aurait jamais voulu que ça lui arrive, que ça arrive à la mère de Niels et de Sixteen, mais la vie continuait quand même. Ce n'est pas parce qu'un soldat est blessé que la guerre s'arrête, n'est-ce pas ?

« Merci de me l’avoir dit… » Sixteen avait les yeux baissés, elle ne vit donc pas Beth s'approcher. Elle entendit néanmoins la cheerleader bouger, sans vraiment se douter qu'elle venait vers elle. Elle sentit sa main se poser sur son épaule, et leva les yeux, légèrement surprise. Elle devait probablement avoir vu l'air triste que Sixt' s'évertuait à cacher au mieux qu'elle pouvait. Mais quand il s'agissait de sa mère, elle avait bien du mal à se contenir. Ce qui était normal, après tout.. « Je suis vraiment désolée, enfin non, je sais pas trop comment exprimés ça mais je pense que tu m’as compris. » Elle comprenait où Beth voulait en venir. C'est dans ce genre de situation que l'on ne sait pas quoi dire. Parce qu'être désolé n'est pas suffisant. Rien n'est suffisant, parce que rien ne pourra ramener le proche que l'on vient de perdre, et rien ne pourra jamais nous consoler de sa mort. Mais Beth était probablement une des personnes la mieux placée pour la comprendre, même si elles ne se connaissaient pas encore quand tout ça était tombé sur Sixteen. « Merci.. Ca fait longtemps déjà, mais ça fait toujours aussi mal. Mais on apprend à vivre avec cette douleur.. » La vie de Sixt' n'avait plus jamais été la même depuis qu'elle avait perdu sa mère. Logique. Elle avait toujours ce vide qu'elle n'arrivait pas à combler. Elle ne pensait pas à elle tout le temps, bien sûr. En général c'était plutôt le soir, dans son lit, quand elle était seule. Ca lui arrivait encore de pleurer d'ailleurs, en pensant à elle. Et elle se doutait que ça lui arriverait toujours. Ca n'était plus les larmes du début, qui coulaient en abondance. C'était juste quelques larmes, de temps en temps, mais qui faisaient très mal. Mais au final, c'est après avoir pleuré qu'on se rend compte qu'on en avait besoin, et qu'on est mieux maintenant..