A la demande de mre, Nirvana-Liah a pris rendez-vous pour le quatre avril de l'année dernière, chez une psychologue se prénommant Marylin Vaglyslova. Nirvana-Liah n'avait absolument aucune envie de s'y rendre mais elle sentait que si elle ne le faisait pas, cela sonnait la fin de sa relation avec sa mère, alors elle n'eut pas le choix. Le quatre avril, miss MacAndrew s'est donc rendue à son rendez-vous, lequel elle avait presque oublié du fait qu'elle l'avait pris six mois en arrière. Si son portable ne lui avait pas rappelé que c'était ce jour là et pas le lendemain, Niravana-Liah ne s'y serait pas rendue. Ce n'était déjà pas de gaité de cœur qu'elle y allait, alors comprenez bien que si elle vait pu s'en passer elle l'aurait fait...

Ce fut donc en entrant dans le cabinet de miss Vaglyslova que Nirvana-Liah rencontra pour la énième fois une psychologue. Et même si elle faisait acte de présence, elle ne comptait pas se confier, mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que miss V. avait l'art et la manière de faire parler ses patients... Et malgré le comportement rebelle de la jeune Nirvana-Liah, Marylin n'allait pas abandonner comme le pensait Nirvana... C'est donc une fois assise sur le sofa prévu à cet effet, que Nirvana se positionna de sorte à bien faire comprendre à son interlocutrice du jour, qu'elle n'allait pas se laisser faire de si tôt... C'est alors que Marylin dut commencer comme elle le fait à chacune de ses séances, par un phrase censée engagée la conversation : «Bonjour Nirvana... Ton prénom n'est pas commun, comment dois-je t'appeler ? » Nirvana grimaça d'un air las, elle n'avait pas plus envie d'être ici que lorsqu'elle était obligée d'assister à un cours quelconque mais elle se devait d'être présente pour ne pas déterrer la hache de guerre qu'elle avait mis tant de temps à en enterrer avec sa mère (bien que les choses soient bien plus compliquées que cela si l'on se donne la peine de creuser un peu...). Alors elle se contenta de répondre lascivement : « C'est Nirvana ou Liah, comme vous voulez... » Marylin pouvait aisément sentir que sa nouvelle petite protégée n'était pas commune à toutes les personnes qu'elle avait l'habitude d'accueillir dans son cabinet. Alors elle décida d'adopter une attitude moins conventionnelle et si ça ne fonctionnait encore pas, elle se verrait bien obligée d'agir autrement... C'est donc déterminée qu'elle repris la parole pour continuer : «D'accord... Je sais pertinemment que tu ne veux pas être ici, et si tu crois que c'est en me répondant comme tu le fais que je vais abandonner et te laisser partir, tu te mets le doigt dans l'œil. Sérieusement, tu ne sortiras pas d'ici avant de m'avoir parlé de toi alors vas-y, tu peux me parler de ce que tu veux, mais parles-moi de toi. » Nirvana ne fut pas plus impressionnée par l'attitude revêche de celle à qui elle devait se confier. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que sa mère qui l'avait elle-même poussée à prendre rendez-vous, avait pris soin de contacter miss Vaglyslova pour la préparer aux réactions démesurées que pouvait adopter sa fille. Ce n'était pas plus tard que la veille du rendez-vous de du rendez-vous fatidique, que madame MacAndrew a pris son téléphone et n'a pas ménagé Marylin en lui expliquant tout ce que sa fille était capable de faire. Marylin l'en a remercié et elle a patiemment attendu l'heure fatidique, l'heure à laquelle elle rencontrerait enfin la très téméraire Nirvana. Et maintenant qu'elle se trouvait face à elle, elle bénissait madame MacAndrew de l'avoir prévenue de la dureté de sa tache. La psychologue, n'en démordrerait pas, elle allait être aussi têtue que sa nouvelle patiente. Et Nirvana le sentit et dut finalement consentir à se dévoiler, mais pour se faire, elle avait sa technique bien à elle, alors ce ne fut pas sans ricaner intérieurement qu'elle commença par se décrire comme venait de lui demander miss V... « Très bien alors je m'appelle Nirvana-Liah, Liah ou Ana pour les intimes, j'ai dix-sept ans et je suis au lycée McKinley. Je n'aime pas spécialement les études mais le cheerleading est une discipline que j'affectionne paritculièrement. Je fais partie de l'équipe de mon lycée et hormis le sport, les professeurs peuvent être sympathiques s'ils s'en donnent la peine. » La jeune fille venait de parler d'elle, certes, mais elle n'avait rien dit de plus que ce que savait déjà Marylin. Et la psychologue savait très bien que ça n'allait pas être si facile, alors elle répondit à la jeune fille qui se trouvait désomrais assise en face d'elle : «D'accord... Alors raconte-moi l'histoire de ton prénom, un prénom aussi original a forcément une histoire, alors je t'écoute... A moins que tu ne veuilles me parler d'autre chose, libre à toi de commencer par où tu veux... » Pour tout dire, Nirvana n'avait aucune intention de parler de quoi que ce soit. Elle aurait cent fois préférer lire un de ses romans, s'imbibant des aventures extraordinaire de son héros préféré. Car contrairement à ce qu'elle dégageait, Nirvana adorait lire, c'était en quelque sorte l'un de ses exutoires. Tout ça pour en arriver au fait qu'elle n'était pas prête de répondre à Marylin sur quoi que ce soit et comme ce n'était pas dans l'habitude de la jeune fille de ne pas être franche, lorsqu'elle ré-ouvrit la bouche, ce ne fut donc pas pour complimenter la psychologue sur sa déco, déco que Liah trouvait désuette... « Je n'ai absolument pas l'intention de vous parler de quoi que ce soit s'attachant de près ou de loin à tout ce qui fait que je suis moi. Je n'ai aucune envie d'être ici et si je fais acte de présence, c'est pour ma mère alors si vous pouviez garder secret notre petite rencontre, je vous en serais très reconnaissante. » C'est bien sur un ton qui n'impliquait en rien la sincérité que Nirvana venait de prononcer le dernier mot de sa phrase. Elle ne prit même pas la peine d'attendre de savoir si Marylin allait ou non rétorquer, puisqu'elle se leva et c'est une fois la main sur la porte que sa thérapeute lui répliqua sur le même ton présomptueux et revêche : «Nirvana ou Liah, ou quel que soit ton prénom, si tu franchis le pas de cette porte, tu peux être certaine que ta mère sera au courant d'absolument tout ce qui s'est dit ici. » Jamais Marylin n'avait répondu de la sorte à un de ses patients, mais elle savait que si elle n'avait pas employé une telle méthode avec sa nouvelle petite protégée, elle ne l'aurait jamais revue... Et comme elle ne tenait vraiment pas que sa maman soit au courant de tout « ça », elle lâcha la poignée de la porte pour retourner à la place qu'elle occupait il y avait de cela quelques secondes.
La suite de la séance se déroula dans le silence, Nirvana ne voulant pas en dire trop à son sujet premièrement par principe, Marylin l'avait énervée, et du côté de la psychologue, Marylin savait que si elle ouvrait une fois de plus la bouche, cela n'apporterait rien de très constructif. Elle se contenta donc de redonner une date pour un autre rendez-vous à Nirvana, qui sur le coup l'accepta en se promettant de ne jamais s'y rendre...

Une semaine passa, et la prochaine consultation de Nirvana approchait à grands pas. La jeune fille n'avait toujours pas changé d'avis sur le sujet, mais la vieille au soir de ce futur rendez-vous, elle put parler à sa mère... Et elle n'eut pas le choix quant à la suite des évènements...

Le onze avril, Nirvana prenait donc place exactement au même endroit qu'il y avait une semaine. Mais à l'inverse de son premier rendez-vous, ce ne fut pas Marylin qui entama la discussion, ce qui étonna même fortement la thérapeute... « Dites-moi maintenant ce que vous voulez savoir, qu'on en finisse. Mais attention, si j'apprends que votre langue s'est déliée en présence d'une tout autre personne que moi-même, vous aurez besoin d'un autre endroit pour exercer et surtout, ce joli sourire suffisant sur votre visage ne reverra jamais le jour. » Côté menaces, Nirvana a toujours eu le dessus et elle était très vite devenue avec les années, un maître en la matière. Mais il était tout de même rare qu'elle les mette à exécution. Cependant, même si Marylin était au courant de tout cela de par la mère de sa patiente, elle savait que si elle prenait la parole maintenant, Nirvana s'apercevrait que ce qu'elle venait de dire lui faisait peur. Marylin s'efforça de prendre une attitude décontractée et intima la jeune fille de continuer à lui parler. Ce que Nirvana eut grand mal à faire mais qu'elle concéda tout de même pour être débarrassée et surtout pour ne jamais avoir à remettre les pieds dans ce cabinet... « Mes amis m'appellent donc Ana ou Liah... » Ce qu'elle ne disait pas, c'est qu'elle n'avait pas beaucoup d'amis du fait de son passé qui a fait et qui fait qu'elle s'est renfermée sur elle-même. La carapace qui entoure son coeur est loin d'être faite de simple papier que l'on pourrait déchirer. A cause de cela, elle n'a jamais laissé grand monde l'approcher. Et si par miracle ça arrive, ce serait pour de bon et si au final, la personne que Nirvana a concéder à laisser entrer lui fait du mal, le revers de la médaille s'avère être bien plus douloureux.
« Ma mère travaille en tant que secrétaire dans une petite entreprise... Je suis la dernière des MacAndrew, si on peut le dire comme ça... Il y a donc moi et ma soeur, nous sommes jumelles mais c'est bien plus compliqué qu'il n'y parait... » Nirvana savait que si elle se mettait à parler de sa sœur, la discussion risquait d'être musclée. La jeune fille n'a jamais été très proches de son aînée, car oui, sa soeur est née quatre minutes avant elle, cela fait donc de [PSEUDO] son aînée. Nirvana ne tenait pas à parler tout de suite de choses fâcheuses, elle embraya donc sur l'histoire de son prénom, comme lui avait demander Marylin lors de leur première rencontre. « Je suis donc la dernière et si je porte ce prénom si... Si peu conventionnel, c'est à cause de la signification même du mot "nirvana". Il s'agit d'un état de bonheur intense après la mort qui met fin aux réincarnations. Mes parents n'ont jamais été spécialement croyants mais le nirvana a toujours eu une signification particulière à leurs yeux. A l'évidence, ils n'avaient pas pensé au préjudice que ça porterait à leur enfant... Et en ce qui concerne Liah, c'était le prénom de la sœur de mon père, qui est morte en étant bébé. Pour eux, je suis donc un rêve irréalisé et un fantôme espéré. » Nirvana savait qu'en parlant de la sorte, elle déterrait un os qu'elle n'a cessé de détester durant toutes ces années. Marylin pouvait ressentir une profonde détresse dans les paroles de sa jeune patiente mais elle ne dit rien. Elle se contenta d'écouter, et laissa Nirvana continuer sur sa lancée... « Ma soeur a eu plus de chance, il faut croire que la vie est injuste... » Nirvana éprouvait énormément de mal à parler de cela en présence de Marylin. Il faut dire que ce soit elle ou quelqu'un d'autre, c'était du pareil au même. Elle transportait ce lourd fardeau depuis le début. Mais ce n'était malheureusement pas le pire qu'elle ait eu à vivre... Et Marylin pouvait le sentir. Elle savait aussi qu'elle n'apprendrait pas tout en une séance. La psychologue prit pour la première fois la parole pour répondre voyant bien que la jeune fille n'ajouterait rien d'autre : «Je comprends que ça n'a pas dû être facile tous les jours... » Nirvana lui jeta un regard noir, elle ne voulait surtout pas que miss Vaglyslova ait pitié d'elle. Nirvana a toujours détesté que les gens aient pitié d'elle, si il y a bien une chose qu'elle déteste, c'est bien celle-ci. Voyant que ses paroles n'arrangeaient rien, Marylin se tut pour laisser la jeune fille continuer... Mais l'adolescente en avait terminé pour cette fois... « C'est tout pour aujourd'hui, vous en savez déjà beaucoup trop. » Finalement, Marylin n'en savait toujours pas plus sur sa jeune patiente qu'à leur première rencontre. Un élément était venu s'ajouter à la maigre description de Nirvana-Liah MacAndrew. Sachant très bien la manière dont Nirvana réagissait, Marylin n'insista pas et elle se contenta de répliquer : «On se revoit donc dans une semaine... »

Les jours passèrent et les semaines avec. Nirvana n'aimait pas plus l'idée d'aller se confier à une parfaite inconnue telle que Marylin mais elle n'avait pas le choix. C'est de cette manière que Marylin apprit à travers leurs nombreux rendez-vous, que Nirvana n'entretenait pas de bons rapports avec sa sœur, qu'elle détestait l'hypocrisie et l'injustice, sans oublier la viande et les lentilles. Mais un jour pas comme les autres, des mois après leur première rencontre, Marylin compris enfin pourquoi Nirvana avait cette attitude si rebelle et conservatrice...

«Tu sais Nirvana, ça fait maintenant plus de vingt fois que l'on se voit, je connais tout de toi en ce qui concerne tes goûts alimentaires et tes opinions politiques mais tu ne m'as toujours pas parlé de ta famille... » A vrai dire, Nirvana avait redouté ce moment. Elle détestait parler de sa famille, elle savait que la citer n'amènerait que de mauvais sentiments. C'est pourquoi il lui fallut un certain temps avant d'enfin concéder à en parler avec Marylin... « Je n'aime pas parler de ma famille... Je ne suis pas de ces filles qui parlent d'elles à tort et à travers, vous l'avez compris depuis tout ce temps passé à m'écouter de choses insignifiantes mais ma famille c'est bien trop compliqué pour que j'en parle à qui que ce soit. » Elle n'avait pas été méchante comme elle l'était systématiquement en ce qui concerne sa famille, mais Marylin savait que Nirvana faisait d'incroyables efforts pour se contrôler. Alors elle répondit simplement : «Je sais que ce n'est pas facile pour toi mais en parler te ferait beaucoup de bien. Tu ne te sentiras probablement pas libérée tout de suite mais un léger soulagement viendra s'emparer de ta poitrine et tu pourras peut-être mieux respirer que d'ordinaire... » Venant de quelqu'un d'autre, ces paroles auraient profondément énervé Nirvana mais du fait qu'elles sortaient de la bouche de Marylin, elle ne le prit pas mal. Au cours de leurs nombreuses séances, la jeune fille avait appris à se contrôler en sa présence. Marylin était même devenue la seule personne qui la connaissait réellement. Hormis son histoire dont elle n'avait pas encore eu vent. Mais comme Nirvana le savait déjà, cette étape était essentielle pour elle, pour son bien être futur. Alors elle commença par des mots à la fois simples tout en étant compliqués à prononcer... « Un enfant ne devrait pas avoir à vivre e que j'ai vécu et ce que je vis au quotidien. Ma vie est compliquée, vous l'avez compris et deviné... Si je déteste en parler c'est parce que je suis coupable de quelque chose d'horrible, de quelque qui me poursuivra toute ma vie... Quand nous avions cinq ans, ma soeur et moi étions encore très proches. A l'époque, on nous appelait les "inséparables". Mais les temps ont changé... Lors de notre cinquième année, j'étais en train de jouer à la poupée et sans le faire exprès, avec ma maladresse que tout le monde me connait, j'ai fait tombé un vase et ça a fait un bruit d'enfer. Mon père, qui se trouvait être à l'étage au-dessus, est descendu en trombe des escaliers. Et... Et l'horreur s'est produite...Il a trébuché sur un des jouets que j'avais l'habitude de laisser traîner... Et... Ça lui a été fatal. Je ne cesse de me dire que tout est de ma faute. Que si ce jour là, j'avais pris la peine de ranger mes affaires, mon père serait encore parmi nous pour me réprimander au sujet de mes notes exécrables... Ma soeur ne cesse de me reprocher sa mort et je ne peux l'en blâmer... »Nirvana en avait déjà énormément dit. Mais elle sentait que s'arrêter en si bon chemin n'était pas une chose à faire, alors elle ajouta toujours sur la défensive : « Après ça, ma mère a dû se trouver un autre emploi pour pouvoir nous élever et ma relation avec ma soeur n'a fait qu'empirer... » Nirvana reprit son souffle avant de continuer : « Mais comme toutes les histoires ont leur lot de rebondissements en tout genre, la mienne ne fait pas exception à la règle. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, ma mère ne m'en a pas voulu et elle ne m'en veut toujours pas. La preuve elle fait tout pour que je me reconstruise, chose qui m'est extrêmement difficile... Avec les années, j'ai appris à ne pas me confier, à ne pas faire confiance, à ne pas m'attacher aux autres... Cette douleur est atroce, je ne veux surtout pas avoir à la ressentir une seconde fois... » Nirvana venait de se confier comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Elle ne se rendait pas réellement compte de ce qu'elle venait de faire. Pour le moment, elle ressentait une irrépressible envie de sortir de ce cabinet pour prendre l'air. Mais Marylin voulait en savoir plus et c'était le moment où jamais pour se faire... «J'ai remarqué que tu ne parles jamais de tes parents en les appelant « papa » et « maman », pourquoi d'après toi ? » Nirvana n'en connaissait la raison que trop bien mais son naturel rebelle reprit le dessus : « C'est vous la psy, à vous de me le dire! » Marylin put tout aussitôt lire des excuses dans le regard de sa jeune patiente. Mais jamais Nirvana ne les aurait prononcées tout haut. Alors Marylin reprit : «Je pense que la raison à cela, c'est que tu cherches à tout prix à mettre de la distance entre eux et toi. Tu t'en veux tellement pour ce qui s'est passé il y a douze ans, que tu mets un point d'honneur à ne pas te "rapprocher" d'autrui. Même s'il s'agit de ta mère. Tu as tellement peur de souffrir, comme tu souffres aujourd'hui, que tu fais de ton mieux pour ne pas avoir à revivre cette souffrance si présente. » Nirvana n'aurait probablement pas dit les choses de cette façon mais elle fut bien forcée d'approuver tout ce que venait de dire Marylin. Maintenant, la jeune fille savait très bien que sa thérapeute allait revenir sur le liens qui l'unissait à sa soeur... «Maintenant, si tu veux me parler de ce qui s'est passé avec ta sœur, je suis là pour t'écouter... » Nirvana n'avait pas plus envie qu'à ses débuts de parler d'elle mais elle fut bien forcée d'admettre que de tout avouer maintenant lui faisait un bien fou, alors elle ajouta, toujours en restant sur la réserve : « C'est simple, ma soeur a toujours été plus proche de notre père que moi. Et elle m'en veut pour... Pour ce que j'ai fait et comme je l'ai déjà dit, je ne peux pas l'en blâmer... Je ne sais pas si un jour, elle arrivera à me pardonner. Je l'espère fortement, même si à sa place, je n'en serais pas capable non plus... » En sachant à quel point Nirvana et sa jumelle étaient fusionnelles, on peut comprendre la douleur qu'a ressenti Nirvana en voyant sa sœur s'éloigner. Marylin pouvait aisément comprendre tout ce que ressentait l'adolescente, et elle ne se priva d'ailleurs pas d'en faire part à sa jeune patiente : «Tu ne dois pas t'en vouloir pour ce qui s'est passé. Tu n'étais qu'une enfant et c'était loin d'être intentionnel. La vie est compliquée Liah... Il ne faut pas rester bloquée sur le passé, il faut savoir avancer et se reconstruire, quelqu'en soit le prix à payer. Tu en es capable, je le sais. Bien sur, ce n'est pas du jour au lendemain que le changement opérera, mais tu mérites d'avancer et je t'aiderai à le faire... »
Nirvana était sur le point de pleurer, chose qu'elle s'interdisait. Elle se contenta de baisser la tête et Marylin comprit qu'un pas venait d'être franchi. Comme elle l'a si bien fait savoir, la vie est compliquée et il faut savoir avancer pour se reconstruire. Liah allait y arriver, malgré la douleur qu'elle éprouvait...