« Alors, c'est toi la nouvelle? » Je tournais mon visage vers cette voix féminine qui venait de m'adresser la parole. Une blonde dans son uniforme de cheerleader se tenait à côté de mon casier, accompagnée de deux de ses fidèles. « Euh oui, c'est moi... » Un petite sourire s'afficha sur mes lèvres tandis qu'elle me dévisageait de la tête aux pieds. Je fis alors pareil, mais plus discrètement. A en voir son sourire satisfait, je fronçais légèrement les sourcils. Ça voulait dire quoi ça? « Tu devrais faire l'affaire. » Tout de suite, mon regard se fit interrogateur. « Pardon? » « 16h après les cours, essai pour faire partir de l'équipe. Je t'y attendrais avec impatiente. » Quoi? Mais je n'avais pas spécialement envie de devenir membre du cheersquad moi! J'ouvris alors la bouche et la referma rapidement en voyant le regard qu'elle me jettait. Ses yeux me disaient clairement qu'elle n'acceptait aucun refus de ma part. Bon, si elle insiste. Ainsi, à la fin de ma première journée, je me dirigeais vers le gymnase. Je n'étais pas seule, de nombreuses filles venaient tenter leur chance, toutes voulaient avoir une place dans le groupe. Franchement, je leur aurais donné ma place avec joie. Je venais à peine de me poser sur un banc que la fille de tout à l'heure vint à nouveau m'accoster, toujours accompagnée de Tweedledum et Tweedledee. Tout de suite, je lui fis comprendre mes intentions « Ecoute, c'est bien gentil à toi de vouloir me compter parmi les cheerleaders, mais sache que... » Elle ne me laissa même pas le temps de terminer ma phrase. « Tu sais danser? » « Euh... oui? » « C'est déjà un bon début. La roue, les saltos, les sautés, tu sais faire ça? » « Je faisais de la gymnastique en France » « Parfait. » « Mais... » « Ecoute la nouvelle, si tu veux avoir la belle vie ici, tu as intérêt à nous suivre et ne fréquenter que ceux qui en valent la peine. Figure-toi que j'ai remarqué comment te regardaient les mecs et sache que ça ne me plaît pas spécialement, sauf si tu restes avec nous. Dans ce cas-là, les règles sont simple. Tu ne sors avec aucun de mes ex, tu écoutes ce qu'on te dit, évite de parler avec les nerds. En bref, ne fréquente que l'élite de McKingley sinon tu auras des problèmes. Compris?! » Son petit speech avait fait effet, je peux vous l'assurer. J'étais venue ici pour étudier, pour finir le lycée et certainement pas avoir la vie dure. Je peux sembler lâche à choisir la facilité, mais qui ne le ferais pas. Ma réponse était déjà toute formulée dans ma tête. Ainsi, j’acquiesçais et la blonde sourit avec satisfaction. « Bien. Maintenant, fais-nous voir ce que tu vaux. »

Le lendemain première heure, tout le lycée était au courant de mon adhésion chez les cheerleaders. La nouvelle était devenue populaire en à peine une journée, alors que d'autres voulaient le devenir depuis leur première année. Rapidement, je me faisais une place dans le club très sélect des populaires de McKingley. Les prremiers jours, on me posait toujours les mêmes questions : d'où viens-tu? pourquoi es-tu ici? t'en pense quoi des Etats-Unis? C'est comment la France? Heureusement pour moi, peu de gens osaient m'approcher, sauf que j'étais seule. Ainsi, il m'était déjà arrivé de me faire limite agressée par une bande de fille dans les toilettes. Agressée de questions, cela va de soi. Maintenant, tout le monde était au courant que j'étais une franco -américaine. Mon père est un noble français, ma mère une américaine, dont j'avais repris le nom de jeune fille. Je suis arrivée suite au divorce de mes parents. D'ailleurs, j'avoue que cet évènement m'a quelque peu chamboulé. Je devais m'y attendre pourtant, ça faisait des années que mes parents ne se parlaient plus. Mais j'imagine que le fait que ce soit officiel rendait la chose encore plus vraie que nature...


FLASH BACK
« Maman ? Pourquoi pleures-tu ? » « Je ne pleure pas ma chérie. C’est l’ail qui fait couler mes larmes. » Menteuse… Pourquoi me mens-tu alors que tu souffres tellement maman ? Je t’entends tu sais ? Tous les soirs, à pleurer en silence… A chaque fois que je passe devant ta chambre, j’entends tes reniflements, je perçois tes larmes à travers la serrure. Tu souffres et pourtant, je ne peux rien faire… « Il revient quant papa ? » Je sais que je ne devrais pas poser cette question. Mon cœur se serre à la vue de tes yeux remplis de larme. « Je ne sais pas ma chérie. Il a beaucoup de travail tu sais… » Menteuse… Il nous a abandonné maman, je le sais… Il est avec cette poufiasse, je le sais, je les ai vu maman. « Fais-moi plaisir, veux-tu ma chérie ? Va mettre la table, le dîner est bientôt prêt. » Je t’obéis sans rien dire, parce que je sais que c’est le seul moyen pour toi de ressentir encore un peu de bonheur dans cette maison. Parce que je suis là, tu ne lâches pas. Tu es tellement forte maman… J’aimerais être comme toi. Et papa… Je le déteste, oui, je le déteste pour faire de toi, une femme qui cache ses larmes à sa fille, une femme qui souffre en silence, sans rien faire. Parce que maman t’aime encore, elle ne veut pas te lâcher. Mais tu sais papa ? Un jour, tu te rendras compte de ton erreur et tu reviendras vers ta petite famille, vers ta femme et ta fille qui t’attendaient. Seulement, papa, ce jour-là, tu nous perdras définitivement.
FIN FLASH BACK


Ma vie au lycée se passait généralement bien. J'étais populaire appréciée de tous. Vraiment? Non, il y en avait un qui avait le don de me faire tourner en bourrique. Je ne le supportais pas, je le détestais et pourtant... Oui, il était vraiment le seul à arriver à me faire cet effet-là. 2 mois, 2 mois que cette relation d'amour-haine dure et ça me rongeait petit à petit. Il était d'une arrogance et d'un sarcasme infini. Je ne comprenais pas comment toutes ces filles pouvaient l'aduler. Oh oui, il est beau, très beau même, et faisait parti des footballer mais ce n'était pas une raison pour être un salopard fini!

« Tiens, salut Hampton! » Je l'ignorais, passant à côté de lui sans même lui adresser un seul regard. Seulement, il en avait décidé autrement et c'est ainsi que je me retrouvais contre le mur, ses mains plaqués de part et d'autres de mon visage, m'empêchant de rejoindre mon casier. « J'ai dis : salut Hampton! » « J'ai un prénom je te signale! » « 8h et déjà de mauvaise humeur? T'es en plein PMS (Premenstrual syndrome) dis-moi?! » « Va te faire foutre Gabriel! » Gabriel, franchement, ce nom ne lui allait vraiment pas. Non, il aurait du s’appelle Satan ou encore Narcisse, vu sa personnalité. Certes, il avait peut-être une gueule d'ange mais niveau caractère, c'était totalement le contraire. « De si vilains mots sortant d'une si jolie bouche... Je devrais la laver avec du savon, tu ne crois pas? » Ses doigts vinrent caresser quelques-unes de mes mèches blondes. « Laisse-moi passer Gabriel, sinon tu risques de le regretter. » « J'ai peur... Mais je sais que tu ne ferais même pas mal à une mouche Rose, tu es bien trop gentille. » « Tu veux que je te prouves le contraire? » Il savait pourtant qu'il ne fallait pas m'énerver. En fait, lui seul pouvait me mettre dans un état de rage sans pareil. Je le détestais. « Laisse-moi passer Gabriel! » « Embrasse-moi. » Encore ce petit jeu, il en avait pas marre à la fin? « LAISSE-MOI PASSER! » « Embrasse-moi » « Va te faire... » Et avant que je n'ai pu terminer ma phrase, ses lèvres vinrent se plaquer sur les miennes avec violence, sa langue essayant de se frayer un passage, chose que j'essayais à tout pris d'empêcher. Sauf qu'il parvenait toujours à ses fins, il était Gabriel. Une petite caresse sur les hanches me surpris tellement que j'en ouvrais la bouche pour me plaindre et il en profita. Pendant de longues secondes, j'en oubliais le monde autour de nous qui murmurait. Et enfin, je pus reprendre mon souffle tandis qu'il se détachait de moi, un sourire satisfait sur ses lèvres. J'aurais voulu qu'il continue, j'aurais voulu le sentir contre moi, encore une fois, mais... Et ma main alla se fracasser violemment sur sa joue, un CLAC retentissant, laissant le silence régner en maître dans le couloir. Plus personne n'osait parler. « VA EN ENFER SPENCER! » Et je tournais mes talons, me dirigeant avec rage vers ma salle de classe, oubliant même mes affaires toujours restés dans mon casier. « Pas sans toi Rosalynn... »